Club Landoy - Débat sur l'index senior et l'emploi des seniors

Invitée par les entreprises du Club Landoy ce matin avec Dominique Du Paty, Fondatrice et Associée de Réseau H, VP en charge de l'inclusion à la CPME, Jean-Hervé Lorenzi, économiste, Titulaire de la chair TDTE, Alexandre Viros, Président d'Adecco France, Benoît Serre, DRH de L'Oréal et VP Délégué de l'Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines, j'ai pu partager mes idées sur l'index sénior que propose la réforme des retraites, et plus largement sur l'emploi des seniors.

Voici mes quelques messages clés :

🔷 L'index senior est une bonne idée. ll faut qu'il soit simple pour être utilisable par tous, et ne demande pas trop de technicité et de temps aux entreprises comme a pu en demander l'index égalité femmes-hommes. Il doit être basé sur quelques indicateurs démographiques et non de rémunération; la loi n'a pas besoin d'aller dans le détail des indicateurs : laissons aux partenaires sociaux en décider.

🔷 Cet index n'est pas suffisant. C'est un bon instrument de prise de conscience de ses propre pratiques et de comparaisons. Mais il nous faut aussi un plan de bataille complet qui s'attaque à toutes les barrières à l'emploi des seniors, avec : 

- La santé au travail et la prévention, par exemple des visites médicales au travail plus fréquentes ;

- La formation professionnelle, pourquoi pas des bilan de compétences plus fréquents en milieu de carrière ;

- L'aménagement du travail en fin de carrières , comme les mécanismes de retraite progressive ;

- La déconstruction de nos représentations culturelles ;

- Le coût pour les entreprises de l'emploi des seniors et la conditionnalité des aides publiques.

🔷 Il faut se pencher sur la conditionnalité des aides publiques sans tabou, parce que sur des défis nationaux comme l’égalité professionnelle ou l’intégration des seniors sur le marché du travail, c’est finalement la collectivité qui paye.

🔷 L'État doit être dans une logique de récompense plus que de pénalités dans sa démarche d'aide aux entreprises, et les conditionnalités doivent porter sur une performance sociale plus large que les simples indicateurs clés de l'index senior, qui comprenne par exemple la santé au travail.

🔷 La situation de l'emploi des séniors n'est pas une fatalité ! La Finlande a par exemple réussi de passer de 35% à 55% de taux d'emploi pour les plus de 60-65 ans en moins d'une dizaine d'années.

🔷 On a beaucoup parlé d'emploi, de partage de la valeur, ou de temps de travail ces dernières décennies. Parlons maintenant de travail !

Les autres participants au débat ont aussi exprimé des idées fortes :

🔷  Dominique du Paty : Il faut revaloriser la notion du travail en accompagnant l’employabilité et ainsi faire évoluer les consciences des entreprises.

🔷 Jean-Hervé Lorenzi : Il faut remettre du mouvement dans le travail. Au Danemark, par exemple, 30% de la population active est en formation.

🔷 Alexandre Viros : Il faut changer l’esprit des entreprises dans lequel pousser vers la sortie un senior est plus acceptable qu’une situation similaire avec un jeune.

🔷 Benoît Serre :  Les travailleurs seniors ne sont pas que dans la "transmission des savoirs et des savoir-faire", ils veulent être des travailleurs comme les autres!