Mairie du 17e - Commémoration du 11 novembre 1918

Comme dans toutes les communes de France, nous nous réunissons pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918.

Nous commémorons la fin de quatre années bien trop longues, qui firent espérer, trop brièvement, que « la Grande Guerre » serait « la der des ders ».

Froid, boue, puanteur et privations pour les poilus des tranchées ; destructions matérielles et pertes d’êtres chers pour toutes les familles de France : un armistice tant attendu après l’enfer et le carnage pour les combattants et le peuple français.

Nous commémorons aussi des valeurs fondamentales, en lesquelles nous croyons tous profondément.

Nous commémorons l'amour de la liberté, la fraternité, le courage, l’espérance : les valeurs, en somme, de ceux qui, venus des quatre coins de France et de l’empire se sont battu pour leur pays et leurs familles ; celles que nous montrent aujourd'hui les soldats et le peuple ukrainiens.

Nous commémorons la concorde, la solidarité, la recherche de ce qui nous unis et non de ce qui nous divise : les valeurs de ceux qui, pensant comme Victor Hugo avant eux qu’« une guerre entre Européens était une guerre civile », se sont pris à rêver déjà, avant que l’Europe ne sombre à nouveau dans les années 30, d’une communauté politique européenne.

Nous commémorons le patriotisme : la valeur de tous ceux et celles qui croient en une France porteuse de valeurs universelles et de ce message singulier que notre pays apporte au monde, ce que Romain Gary aurait décrit comme l’« amour des siens » et de son pays, là où « le nationaliste est la haine des autres ».

Nous célébrons enfin l’idée même de la commémoration, c’est-à-dire à la fois la mémoire et la transmission.

La guerre fait rage en Ukraine et l’intangibilité des frontières n’est plus une évidence. Les replis identitaires se répandent dans une Europe que le Royaume-Uni a déjà quittée. Le couple franco-allemand tient bon mais se fissure par endroits.

1918 c’était il y a 104 ans, mais c’était hier.

Souvenons-nous donc que nous avons tous notre rôle à jouer dans une concorde européenne. Souvenons-nous donc que rien n’est jamais acquis quand il s’agit d’unité, de paix, et de démocratie sur notre Vieux Continent.