France 5 - C Politique - Débat sur la réforme des retraites

🔷 Le terme de "pédagogie" n'est pas adapté : il signifie qu'il faut continuer d'expliquer tant que certains ne sont pas d'accord avec la réforme au motif qu’ils ne comprendraient pas. Il faut au contraire acter les désaccords et s’assurer d’un règlement transparent, respectueux et démocratique de ces différends, c’est le rôle du Parlement.

🔷 Une réforme des retraites est toujours difficile. Le niveau d'opposition est similaire aux précédentes réformes. Mais nous sommes dans un contexte de plus grande conflictualité, d’une crise géopolitique sans précédent qui s’invite dans le quotidien des français et un vrai changement du rapport au travail. La pénibilité, les seniors en entreprises et la question de l’egalité professionnelle sont des vrais sujets sur le marché du travail qui se cristallisent à l'arrivée à la retraite. Parler des retraites de demain, c’est parler du travail d’aujourd’hui !

🔷 J'espère un réel débat parlementaire. Il doit être mené par l'Assemblée que les Français ont voulu dans sa diversité.

🔷 Je salue l'ordre dans lequel se sont déroulées les manifestations. Droit de grève et droit de manifester sont des droits constitutionnels pourvu que l'ordre public soit respecté.

🔷 Cette réforme est la cristallisation de beaucoup d'incertitudes fondées sur le sentiment du délitement des services publics, le contexte exceptionnel d'une guerre qui s'invite dans notre quotidien et un rapport au travail qui a changé.

🔷 Cette réforme est capitale. Le déficit prévu est significatif, alors même que les hypothèses de calculs du COR sont très optimistes. Pour arriver à l’équilibre en 2030 du régime général, il nous faut passer par le décalage de l'âge pivot.

🔷 L'effort doit néanmoins être équitablement réparti et c'est sur cette question que doit porter le débat.

🔷 Pour répondre à cette polémique sur les milliardaires, je ne me poserai pas comme leur avocate. Mais à être dans l'outrance, Mr. Mélenchon met de côté le débat sur ce qu'est une société juste quand l'ascenseur social est panne, quand on ne croit plus à l'école républicaine, dans notre pays qui survalorise les diplômes en particulier des métiers cognitifs au détriment de ceux de la main et du cœur.

🔷 Dans un souci de justice sociale, nous devrons aussi nous pencher sur d'autres questions : il ne s’agit pas d’augmenter notre taux de prélèvements obligatoires parmi les plus hauts du monde, mais de regarder aussi la bonne utilisation de nos deniers publics eu égard à la qualité de nos services publics, de regarder si la taxation est répartie équitablement entre travail et capital. Plus généralement généralement, comment faire pour que les Etats souverains puissent capter la richesse qui leur revient dans une économie mondialisée où elle leur échappe encore trop. Ce dernier point est un travail de longue haleine, au niveau de l’Europe et de l’OCDE.