Actualités

C ce soir - Débat sur la réforme des retraites

Invité de Karim Rissouli dans C ce soir sur France 5, j'ai débattu avec Mathieu Souquière, essayiste, ancien conseiller de la ministre du Travail Myriam El Khomri, Olivier Besancenot , porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste, Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de l’Express et Jean Garrigues, historien, professeur émérite d’histoire contemporaine, président du Comité d’histoire parlementaire.

Nous sommes revenus sur les principes de la réformes des retraites et la semaine de contestation sociale qui s'annonce.

Mes messages clés:

🔷 Entre apathie, colère et résignation, je ne sais pas ce qui va primer ; ce qui m'inquiète est la faiblesse structurelle des grandes centrales syndicales et le niveau de résignation : ce n'est pas une bonne nouvelle, nous avons besoin d'intermédiation des colères ; ce qui est inquiétant c'est que les syndicats peuvent être dépassés par des collectifs spontanés avec lesquels il est difficile de dialoguer.

🔷 Quand on parle de retraite on parle d'une vie singulière de travail - âge d'entrée dans le monde du travail, coupures dans les carrières, historique de rémunération, aide familiale... Ces dernières années, nous avons beaucoup parlé d'emploi, de temps de travail, de partage de la valeur ajoutée, mais pas assez de travail et de conditions de travail. Nous avons perdu beaucoup d'emploi industriel , mais nous avons plus d'accidents et d'accidents mortels du travail qu'en Allemagne. Notre travail est plus intense en milieu de carrière avec des attentes fortes et individualisées. Nous avons encore des inégalités hommes-femmes marquées et un faible taux d'emploi des séniors. Ce sont tous ces problèmes qui se cristallisent quand on parle de retraite.

🔷 Élisabeth Borne a dit que le texte était encore améliorable et qu'un 49.3 serait un échec ; il reste des points de discussion sur la table comme la prise en compte des périodes consacrées à l'aide familiale, qui est en particulier prodiguée par des femmes. J'aimerais du débat parlementaire, mais ce sera compliqué quand certaines oppositions annoncent une obstruction avec des dizaines de milliers d'amendements.

🔷 La situation des séniors au travail est un scandale ; depuis Barre nous gérons le marché du travail et le chômage en sortant les séniors de l'emploi; conséquemment nous avons un taux très bas d'emploi des 55-64 ans par rapport à nous voisins européens. Il faut penser santé au travail. Il faut penser formation - encore essentiellement orientée vers les jeunes et les cadres. Il faut penser souplesse de fin de carrière et retraite progressive. Le taux d'emploi des séniors n'est pas une fatalité : la Finlande par exemple a réussi à augmenter très fortement son taux d'emploi des séniors sans augmenter leur précarité .

🔷 Au cours des 30 dernières années, aucun candidat à l'élection présidentielle n'a annoncé clairement sa volonté de réforme et les paramètres qu'il allait modifier ; Emmanuel Macron est le seul à avoir dit les choses et a été élu avec ce programme. Il a été clair sur ses intentions d'augmenter à la soir les retraites minimales et l'âge pivot. Cela ne donne pas un mandat suffisant cependant : le débat se joue aussi au parlement.

🔷 Il y a trois leviers pour équilibrer les comptes d'un régime par répartition: baisser les pensions, augmenter le taux de cotisations, ou augmenter la durée de cotisation. Soit nous augmentions les cotisation de 700 euros par an, soit nous baissions les pensions de 400 euros par an. Nous avons choisi d'augmenter l'âge pivot. Il aurait été injuste de ne faire que cela. Nous proposons d'augmenter les petites pensions, et de prendre en compte la pénibilité et les carrières longues et hachées : 4 actifs sur 10 partiront quand même de manière anticipée entre 59 et 64 ans. Ces mesures de justice sociale n'étaient pas dans les programmes des candidats de droite.

🔷 Le référendum n'est pas une bonne solution : on répond à la question qu'au sujet de celui qui la pose. On élude aussi un peu rapidement toutes les concertations qui ont eu lieu avec les syndicats ces derniers mois - sur les paramètres financiers, mais aussi sur l'équité et sur les séniors au travail.

🔷 Les acteurs représentatifs sont affaiblis : il y a eu une forte abstention aux législatives et une abstention encore plus forte, 95%, aux élections professionnelles dans les entreprises ; il y a néanmoins une capacité à construire des majorités de projet à l'Assemblée nationale - avec les Républicains en l’occurrence, comme cela s'est fait avec les Socialistes sur les énergies renouvelables - dans une configuration que les Français ont voulu.

Le Monde - Tribune - Appel à une grande coalition républicaine au lendemain des élections législatives
9 juil. 2024
Retrouvez la tribune que j'ai signée dans Le Monde appelant à une grande coalition républicaine au lendemain des élections législatives
Le Figaro - Interview - Texte de loi sur la fin de vie
26 mai 2024
Retrouvez l'interview que j'ai donnée au Figaro sur le texte sur la fin de vie tel qu'il est en débat à l'Assemblée nationale à l'heure actuelle
Le Figaro - Tribune transpartisane - L'emploi des séniors
26 mars 2024
Retrouvez la tribune transpartisane que j'ai co-signée dans Le Figaro sur les solutions concrète pour la promotion de l'emploi des séniors