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Le Monde - Tribune - « La sortie précoce des seniors du marché de l’emploi n’est pas une fatalité ! »
Le faible taux d’emploi des seniors n’est pas une fatalité !
Aujourd’hui, l’un des motifs d’anxiété autour de notre projet de réforme est la question du travail des seniors. Pour le tiers des non-retraités de 62 ans qui sont au chômage ou inactifs sans pouvoir encore faire valoir leurs droits à la retraite, comment s’imaginer poursuivre deux ans, voire plus pour partir à taux plein ? Certes, comme par le passé, le décalage de l’âge pivot augmentera mécaniquement le taux d’emploi en fin de carrière. Mais ce n’est pas une réponse suffisante à un problème de société plus large.
Y remédier pour que chacun trouve sa place doit être une ambition nationale qui se déploie sur tous les fronts. C’est le prolongement nécessaire de notre réforme des retraites.
L’index seniors est une première boussole, un baromètre permettant aux acteurs de prendre conscience de leurs pratiques dans le dialogue social, tant au niveau des entreprises que des branches professionnelles. Il faut néanmoins aller beaucoup plus loin : santé et la prévention au travail, aménagement des fins de carrière, conditionnalité des aides publiques aux entreprises, et vaste campagne de communication pour déconstruire nos représentations collectives.
On a beaucoup discuté de la réduction du temps de travail, du plein-emploi et du partage de la valeur. Parlons aussi maintenant du travail dans sa réalité individuelle et collective ! Bien au-delà de la question économique et sociale, il en va d’un projet de société dans laquelle chacun doit pouvoir trouver toute sa place. A chaque étape de sa vie.