France Culture - Débat sur les attentes des classes moyennes et la question du travail avec Frédéric Falcon, député RN, et Sandra Hoibian, Directrice générale du CREDOC

Invitée par Emmanuel Laurentin dans Le Temps du débat de France Culture, j’ai débattu avec Frédéric Falcon, député RN, et Sandra Hoibian, Directrice générale du CREDOC, des attentes des classes moyennes et de la question du travail. Voici mes messages principaux :  

 🔹 Jusqu'aux années 1980, la société française a connu une « moyennisation » autour de la convergence de ses modes et niveaux de vie. La légitimité des états démocratiques libéraux repose d’ailleurs sur la promesse d'une prospérité accessible au plus grand nombre. C'est ce qui a longtemps expliqué cette aspiration à être dans la classe moyenne.  

🔹 Aujourd’hui, l’idée d’un déclassement individuel traverse notre société. Pour certains de nos concitoyens, il est objectivement difficile de vivre correctement de son travail. Lorsqu’on se voit dépossédé des petits plaisirs de la vie, il peut alors exister une peur du déclassement individuel.  

🔹 L’école et la santé sont des vrais sujets d’inquiétudes qui ajoutent un sentiment de relégation territoriale. Notre objectif doit être celui d’une meilleure qualité des services publics, que les français et en particulier les classes moyennes payent à travers leurs impôts.  

🔹 Nous devons mettre le logement au coeur des politiques publiques. Il est central pour fonder une famille ou vieillir à domicile. Plusieurs états placent aujourd’hui le logement comme le dispositif à partir duquel découle les politiques d’emploi et d’insertion sociale.  

 🔹 Quand on travaille et on respecte les règles, on doit pouvoir se construire une meilleure vie pour soi et ses enfants. Qu'il s'agisse des classes moyennes ou populaires, il est nécessaire de réhabiliter la place du travail. 

 🔹 Je me réjouis des accords nationaux interprofessionnels signés en mai dernier par les partenaires sociaux. Ils sont très ambitieux sur les questions de partage de la valeur et de prévention des accidents du travail.  

 🔹 Plus fondamentalement, ne mettons pas nos concitoyens dans des cases. Les « classes moyennes » ne sont pas un "ventre mou" mais des forces vives indispensables à notre pays. Nous devons alors collectivement être à la hauteur de la promesse démocratique, du travail et du partage des efforts.